dimanche 1 mars 2015

Mon frère, ce héro... #OuPas

Alors que la mort rapproche dans certaines familles, dans d'autres elle divise.
Elle divise d'autant plus qu'il y a de décès. Et chaque décès est synonyme d'un peu plus d'éloignement, de rancœur et de non-dits.
J'ai un frère mais c'est comme si j'étais fille unique.  Il s'applique à mettre une certaine distance entre lui et les autres. Et avec le temps, j'ai l'impression d'être devenue une étrangère à ses yeux.
À la fin de l'hommage, le maître de cérémonie nous a dit, qu'à présent,  il fallait nous soutenir. Heureusement que je peux compter sur des amis proches car côté famille c'est le vide intersidéral, le néant ! 
J'arrive pas à comprendre comment il arrive à faire un black-out de la sorte. Cela faisait 4 ans qu'il n'avait pas vu notre grand mère ( qui nous a élevés). Il n'a même pas voulu jeter un œil à la dernière photo que j'avais prise d'elle pour les fêtes avec ma mère et ma fille. 
Aujourd'hui, je crois que je peux dire que je déteste mon frère. Sa façon de faire est déplorable. Il avait déjà fait de même lorsque notre père est mort.
Je pense qu'il est temps pour moi d'arrêter de penser que ça peut s'arranger entre nous, et qu'il est plus sage qu'on fasse notre vie chacun de notre côté. 
Ma fille ne connaîtra pas ses cousins. Je peux difficilement lutter contre les choix à la con et très égoïstes de mon frère et sa femme. Ils se punissent tout seul. 
Ma satisfaction, ce sont les mots des amis qui disent que c'était un bel hommage et que j'ai été à la hauteur. 
C'est pourtant le cœur serré que je me suis avancée près du pupitre pour lire ce poème. C'était comme si j'avais perdu ma voix, rien ne sortait ( à part ces grosses larmes) alors j'ai levé la tête et j'ai vu que tout le monde pleuraient en me voyant. J'ai respiré un grand coup et c'est venu. 
C'était bien la moindre des choses pour ma tite mémé. 



Poème - prière de Gabriel Ringlet sur la vie, l'amour, la mort.

Aimez-vous. 
Aimez-moi.
 Si vous m'aimez, laissez-moi m'échapper. 
Si vous aimez vos proches, laissez-les s'écarter. 
Si vous aimez vos petits, laissez-les s'élever. 
Si vous aimez vos grands, laissez-les s'envoler. 
Si vous aimez vos défunts, laissez-les s'en aller.

Aimez-vous. 
 L'éloignement n'empêche pas la proximité. 
L'absence ne supprime pas la présence. 
L'écart n'interdit pas l'alliance.
La solitude ne rejette pas la solidarité.

Aimez-vous. 
Le silence n'interrompt pas la parole. 
L'ombre n'éteint pas la lumière.

Aimez-vous les uns les autres. 
Allégez-vous les uns les autres.
Inventez-vous les uns les autres. 
Elevez-vous. Grandissez-vous.

Aimez-vous, C'est tout neuf.

Aimez-vous, Et vous donnerez du fruit.

Aimez-vous Et vous goûterez la paix.

Aimez-vous, Et vous mourrez la mort.

Aimez-vous, Et vous vivrez la vie.

Aimez-vous, Et ma joie viendra vous caresser. 
Et cette joie, je vous le dit, Personne ne pourra vous l'ôter.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire